Rouleaux
Que faire pour une artiste peintre enfermée entre quatre murs pendant le tristement célèbre confinement ?
Dessiner, bien sûr, me direz-vous !
Quand les peintures à l’huile sont délaissées – leur odeur ne faisant pas l’unanimité dans l’appartement – les crayons de couleur prennent le relais, ravivant des souvenirs d’enfance.
Apparemment simples et légers, ces formes « enfantines » se chargent de significations profondes et mûries, se transformant en récits riches et personnels.
Bientôt, le carnet est entièrement rempli, mais les images continuent d’émerger, inlassablement, sous la pointe du crayon.
C’est alors que le regard tombe sur un rouleau de papier encore fermé, posé dans un coin de la pièce, fraîchement livré ce matin.
D’un coup, la pièce change d’atmosphère : une fois le rouleau déployé, il révèle une immense page blanche,
prête à accueillir toutes les histoires,
une page sans fin,
infinie dans son potentiel .
Histoire sans fin
"Ma peinture est avant tout intuitive et il m’est difficile de mettre des mots sur ce que je fais.
J’invente mes personnages et avec eux je voyage dans le temps. Je les imagine se présenter dans diverses situations et dans différentes périodes de l’histoire, parfois bien loin de notre époque moderne.
J’ai choisi le support idéal pour mes réalisations- papier enroulé. Le rouleau en lui-même symboliquement représente l’infinie. Je fais un appel aux spectateurs avec la première partie visible de continuer à dérouler.
Comme dans la vie, ils y trouveront des surprises : Il y a des parties colorées et les parties plus sombres et ainsi chacun continue à dérouler. Mais je ne finis pas mes rouleaux, je laisse un parti vierge que chacun peut remplir par des rêves.
C’est une histoire sans fin…"
Svetlana Arefiev